Les rappeurs entretiennent depuis toujours une belle histoire d’amour avec l’argent. Ils affichent fièrement leur passion pour le luxe, se plaisent à exhiber de gros gamos et à faire danser les diamants sur leur cou. Bien sûr, ce n'est pas exclusif aux rappeurs, mais puisque nous sommes un média rap, aujourd'hui au menu c’est rap et business.

Fifty Cent

"Il ne faut pas attendre d'avoir l'argent pour lancer un business", disait Nicolas Sarkozy. Les rappeurs procèdent souvent différemment, accumulant dans un premier temps du capital grâce à leur musique via la vente de disques, les streamings et les concerts, puis investissant dans un second temps l'argent amassé dans des business. En tout cas pour ceux ayant une vision sur le long terme et qui sont conscients que rapper après 40 ans ce n'est pas trop ça (big up Rim'K l'ancien). Mais comment investir ? Quel business lancer ? Niska nous disait qu'investir dans la pierre (immobilier) c'est balot, qu'il faut voir plus loin, qu'il faut réinvestir dans l'industrie. Mais qui le fait vraiment ? Let's go décortiquer les business des rappeurs.

Jefe Burger, restaurant de Ninho

Obligé de parler de NI et son dernier business qui a fait du bruit, le "N'Joy", restaurant gastronomique installé avenue des Champs-Élysées à l'aube des JO. Pour certains, c'est un pari de génie car l'affluence de touristes cet été lui permettra de rentabiliser rapidement son investissement. Pour d'autres, son restaurant pseudo gastro avec des prix plutôt élevés n'attirera pas à côté des grandes enseignes parisiennes. William, qui ne s’est pas encore loupé sur un beat, fera-t-il sa première fausse note ? Wait and see.
 Ninho connaît bien la restauration, lui qui a ouvert son premier fast-food, le Jefe Burger, l'été dernier dans la capitale en collaboration avec Xavier Pincemin, le cuistot préféré des rappeurs. Bien qu'il propose de vendre sa franchise, pour l'instant aucun autre restaurant n'a ouvert en France. Dur d'en tirer de réelles conclusions sur le succès du Jefe Burger.
Et puis il y a aussi des rappeurs qui essaient de capitaliser sur des petits délires comme Lacrim avec son "ah bâtard tu fumes" t-shirt plutôt ridicule sur le papier mais qui finalement a énormément fait parler de lui, ce qui est toujours bon pour un rappeur. Donc petit investissement de temps et d'argent pas si bête finalement.

Eminem, Fifty Cent, et Dr dre

Traversons maintenant l'Atlantique afin de parler d'investissement à l'échelle américaine. Beaucoup de rappeurs américains ont fait des investissements très fructueux comme Jay-Z et son champagne Armand de Brignac ou encore Dr Dre et sa marque, depuis vendue à Apple pour la modique somme de 3 milliards de dollars, Beats. Mais aujourd'hui, et comme c'est moi qui décide, on va parler de Fifty. 50 Cent a eu un parcours financier atypique. 
En 2004, après le succès mondial de son album "Get Rich or Die Tryin'", il est approché par Vitamin Water pour une collaboration marketing. Mais plutôt que de prendre du cash, il décide de demander 10 % de la compagnie. Smart move qui va lui permettre de finalement Get Rich en 2007 lorsque Coca-Cola rachète la compagnie et qu'il empoche la somme de 100 millions de dollars, multipliant environ par 4 sa valeur nette (damn). Malheureusement, 50 dépense énormément et est taquin. En effet, après avoir été condamné dans un premier temps pour avoir publié la sextape de la compagne de Rick Ross, puis pour avoir copié le design d'une enseigne de casques avec laquelle il avait travaillé pour lancer sa propre marque, il se déclare en faillite pour sauver les meubles (littéralement). Aujourd'hui, il rebâtit tranquillement son patrimoine, notamment avec la série à succès "Power" dont il est le co-producteur exécutif. Son dernier gros investissement ? Le studio de cinéma G-Unit qu'il a ouvert en avril dernier à Los Angeles, premier studio "black-owned" dont il est très fier. Il vient également de vendre un documentaire à Netflix pour plusieurs millions de dollars sur les présumés crimes commis par son rival Diddy intitulé "Diddy do it". Il éteint son rival et fait de l’argent en plus, chapeau.
Comme quoi pas besoin de sortir d’une top 10 école de commerce pour lancer des business fructueux ou simplement être business-wise (sage dans les affaires), mais simplement d’avoir un peu de suite dans les idées et d’être bien entouré. 

Yanis Abderrezak

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